CA du 9.02.2011 - Les enseignants disent "non" !

Publié le par snes sarcey

Le CA d'hier soir (9 février) a rejeté la DHG proposée par 10 voix "contre", 2 "abstentions" et 4 "pour" (pour autant, c'était un baroud d'honneur puisque la démocratie ayant ses limites, un 2e CA est donc convoqué pour imposer à ce moment-là la DHG !).

Dans les votes "contre" : tous les élus des enseignants, les élu(e)s de la FCPE, le représentant de la municipalité.

Dans les "abstentions" : les deux élues présentes de la PEEP (avec une explication de vote rejetant la DHG)

Parmi les absents excusés ce soir-là : les représentants des élèves et la conseillère régionale.

 

Un compte-rendu plus complet du CA sera publié sur ce blog, incluant la motion présentée ensemble par tous les élu(e)s des enseignants.

 

Notre section FSU-SNES explique ainsi son refus de la DHG :

 

A l'heure du vote dans les lycées de la répartition de la Dotation Horaire Globale (DHG) 2011-12 , les élus FSU-SNES du personnel enseignant du lycée Sarcey (Dourdan) appellent au rejet catégorique de la mise en œuvre au niveau de la classe de 1ère (septembre 2011) de la dite « réforme » des lycées après avoir déjà pu en mesurer les effets sur cette présente année scolaire en classe de 2nde.

 

Ils dénoncent, en particulier, les menaces réelles qui pèsent désormais à plus ou moins court terme sur les moyens en postes d’enseignants (1 poste d’enseignement en filière STG dès la rentrée prochaine au lycée Sarcey) et de divisions (une classe de Terminale STG), la remise en question de la multiplicité culturelle et pédagogique du lycée (inscrite au projet d’établissement et développée depuis de nombreuses années à la grande satisfaction des familles, des élèves et des enseignants) par la réduction arbitraire du nombre d’options proposées aux élèves (avec de curieux a priori sur la formation humaniste à laquelle nous sommes attachés) et leur forte réduction horaire hebdomadaire, l’abandon de la spécificité linguistique de l’établissement (particulièrement en ce qui concerne l’allemand), l’augmentation sensible des effectifs par division (renforcée par un éventuel regroupement d’élèves de filières différentes dans le cadre du « tronc commun »), l’imposition autoritaire, au mépris des règles statutaires, d’heures supplémentaires dans les services pour pallier l’insuffisance des moyens accordés (profitant par là également de l’insuffisance des salaires du personnel) ... toutes ces mesures relèvent d'une politique éducative globale qui s'inscrit dans le sacro-saint principe de la rigueur budgétaire où la rentabilité l’emporte sur l’offre à fournir aux citoyens.

 

Par les suppressions massives de postes à l’Education nationale (17 000 prévus cette année, pour rappel : 8 700 postes en 2007, 11 200 en 2008, 13 500 en 2009, 16 000 en 2010), le gouvernement persiste dans sa politique de destruction des services publics et en particulier, dans ses atteintes à la qualité du service public d’éducation et de formation. Diminuer le nombre de postes et les salaires des enseignants (la seule profession à avoir perdu 20% de son pouvoir d’achat depuis 1981 – rapporté au PIB par habitant, le niveau des salaires des enseignants français se place en-dessous de la moyenne de l’OCDE), sans prendre en compte la richesse effective produite quand un pays dispose d’un système éducatif de qualité nous semble être une aberration.

 

En nous affirmant par sa politique budgétaire qu’il est toujours possible de faire mieux avec moins, le gouvernement se défausse ainsi de plus en plus de ses responsabilités sur les personnels du service public, à l’éducation comme à la justice : si ça ne marche pas, ça serait de la faute des personnels !

 

Les effets d’annonce telles les mises en place de l’accompagnement personnalisé ou les « remises à niveau » qui semblent pouvoir « remplacer » en une semaine le travail d’une année scolaire ne peuvent masquer cette réalité.

 

Si le gouvernement semble avoir abandonné toute ambition éducative, les enseignants non ! En conséquence, ils ne peuvent accepter la gestion de la pénurie et refusent les propositions de DHG dont le volume global ne permet pas une répartition qui réponde aux besoins des élèves et qui ne correspond pas à l’idée qu’ils se font de leur mission pédagogique.

 

Françoise Guénot - Erik Fechner

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C
<br /> Merci nos élus !!<br /> <br /> <br />
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N
<br /> il est de plus en plus désagréable de travailler sous une direction fonctionnariale qui ne fait qu'exécuter les ordres !<br /> <br /> <br />
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